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PUBLIÉ11/07/2025 Par Sylvain BARBET

Marché immobilier français : les chiffres du premier semestre 2025

Le premier semestre 2025 marque une hausse des transactions (+8%) mais révèle une crise du marché locatif : offre en baisse, taux d'occupation élevé. Analyse régionale et pistes pour s'adapter.

Introduction

Le paysage immobilier français du premier semestre 2025 présente un contraste saisissant : d’un côté, un regain d’activité sur le marché ancien ; de l’autre, une pression croissante sur la location. En observant les données rassemblées par une grande étude semestrielle, on perçoit une reprise fragile mais réelle, accompagnée d’une raréfaction de l’offre locative. Ce texte explore ces dynamiques, leurs causes et des pistes concrètes pour y faire face.

Une reprise timide du marché de l'ancien

Sur les six premiers mois de 2025, les volumes de transactions dans l’ancien ont progressé d’environ 8% par rapport à 2024. Les prix se stabilisent, avec une progression modérée proche de +1%, tandis que les surfaces moyennes vendues augmentent légèrement (+2%). Autant d’indicateurs qui traduisent un retour de confiance chez certains acheteurs, encouragés notamment par une fenêtre d’opportunité sur les taux d’intérêt observée en début d’année.

Concrètement, de nombreux acquéreurs ont choisi d’anticiper des hausses de droits de mutation annoncées, accélérant des projets qui traînaient. Les délais de transaction restent raisonnables — autour de trois mois en moyenne — signe d’une meilleure fluidité, même si la reprise reste dépendante des conditions financières et du cadre réglementaire.

Disparités régionales marquées

Le tableau change beaucoup selon les territoires. Certaines régions favorisent les acheteurs (Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Bretagne), où les prix ont même légèrement reculé ou les surfaces vendues progressent. D’autres voient la pression s’intensifier : Hauts-de-France et Bourgogne-Franche-Comté affichent des hausses de prix qui grippent la capacité d’achat.

Ces écarts ne sont pas que statistiques : ils se ressentent dans la vie quotidienne. Dans certaines communes, un couple primo-accédant trouve enfin un appartement adapté, tandis que dans d’autres la concurrence reste rude, notamment pour les petites surfaces bien placées.

Strasbourg : dynamisme et renouvellement

Strasbourg illustre une reprise nette : +29% de compromis signés au premier semestre. Les prix ont toutefois baissé sur la période (-5%), et la demande s’oriente majoritairement vers des logements de type T2 et T3. Les améliorations d’infrastructures — nouveaux tramways, réaménagements urbains — jouent un rôle tangible dans l’attractivité retrouvée.

Nîmes : une accélération spectaculaire

Nîmes enregistre une hausse exceptionnelle des transactions (+71%). Une baisse des prix et une offre dominée par des petites surfaces ont attiré primo-accédants et investisseurs. Résultat : les délais de vente se raccourcissent et les rendements locatifs restent attractifs dans certains quartiers historiques.

Avignon : stabilité et ajustement

Avignon apparaît plus mesurée : +13% de transactions, prix stables et délais de vente qui s’allongent légèrement. Le centre historique demeure prisé pour la location touristique et les investissements liés au Festival, mais le marché montre des signes d’ajustement progressif.

Le marché locatif face à une crise structurelle

Alors que les transactions progressent, le segment locatif est sous tension. Le taux de relocations a reculé d’environ 5,9% et le taux d’occupation a grimpé à près de 94%. Le stock de logements disponibles a chuté d’environ 12% sur un an, accroissant la rareté.

Sur le terrain, cela se traduit par des files d’attente pour visiter certains biens, une rotation plus lente et une augmentation des loyers qui reste toutefois modulée selon les villes. À Paris, Lyon ou Nice, la vacance tombe parfois sous 1%, alors que d’autres agglomérations conservent des taux de vacance plus élevés.

Facteurs explicatifs de la tension locative

Plusieurs phénomènes convergent pour réduire l’offre locative :

  • La complexité des normes de rénovation énergétique et le coût associé poussent certains propriétaires à vendre plutôt qu’à engager des travaux.
  • L’incertitude fiscale et réglementaire refroidit l’appétit des bailleurs privés.
  • Une partie du parc bascule vers la location courte durée via des plateformes, hors du marché locatif classique.

Ces éléments provoquent un découragement chez certains propriétaires, comme l’illustre l’observation d’acteurs locaux : face à des règles perçues comme contraignantes, ils préfèrent céder leur bien ou en modifier l’usage plutôt que d’investir pour le remettre aux normes.

Conséquences et enjeux pour les acteurs

Pour les investisseurs, la situation impose une lecture fine du territoire : choisir une ville plutôt qu’une autre peut faire la différence entre rendement et immobilisation du capital. Pour les collectivités, la raréfaction du parc locatif exacerbe les problématiques sociales, notamment pour les ménages modestes et les étudiants.

Sur le plan opérationnel, les professionnels multiplient les réponses : renforcement des services de gestion locative, accompagnement à la rénovation, incitation à la mise sur le marché des logements vacants. Mais les solutions structurelles exigent du temps et souvent des arbitrages politiques.

Perspectives et pistes d'action

À court terme, peu d’inflexions majeures sont attendues : l’environnement électoral et l’attente autour d’un éventuel nouveau cadre pour les bailleurs privés (prévu pour 2026) repoussent certaines décisions. Néanmoins, plusieurs mesures peuvent atténuer la tension :

  • Simplifier et accompagner les travaux de rénovation pour limiter les mises en vente forcées.
  • Encourager la mise en location de logements vacants par des dispositifs d’accompagnement et des garanties adaptées.
  • Favoriser des outils locaux de mobilisation du foncier et d’offre de logements abordables.

Sur le plan individuel, acheteurs et investisseurs gagneront à se montrer sélectifs : cibler les secteurs en reprise réelle, vérifier les obligations énergétiques et prévoir une marge pour les travaux.

Conclusion

Le premier semestre 2025 dessine un marché immobilier à deux vitesses : une reprise mesurée sur l’ancien et une tension croissante sur le locatif. Les chiffres — +8% de transactions, des villes en forte reprise comme Nîmes ou Strasbourg, et une raréfaction de l’offre locative — obligent à repenser certains modèles d’investissement et à accélérer les réponses publiques et privées.

Si vous cherchez un conseil personnalisé pour acheter, vendre ou louer, n’hésitez pas à solliciter un professionnel : une analyse locale et chiffrée reste le meilleur moyen d’éclairer votre décision dans ce contexte contrasté.

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