Votre ascenseur survivra-t-il à l’extinction 2G 3G de 2026 ?

Introduction

La fin programmée des réseaux 2G et 3G bouleverse des installations qui, jusqu’ici, “se contentaient” d’une petite carte SIM et d’un bip rassurant. En tant que conseiller immobilier indépendant, j’ai vu de près combien cette transition peut prendre par surprise propriétaires et gestionnaires d’immeubles. Dans cet article, je décrypte le calendrier, les équipements menacés et les solutions pratiques pour éviter les pannes indésirables.

Contexte et calendrier

La bascule numérique se fait progressivement. Dès le 31 mars 2026, des zones pilotes verront la 2G progressivement fermée, puis la coupure s’étendra pour concerner la quasi-totalité du territoire métropolitain à partir de septembre 2026. Les opérateurs ont des calendriers étalés pour la 3G, entre fin 2028 et fin 2029 selon les acteurs.

En pratique, cela signifie que certaines machines cesseront de communiquer du jour au lendemain si elles n’ont pas été mises à jour. Pour les usagers, le résultat peut être un simple appel d’alerte qui n’arrive jamais… ou, pire, une interruption de service pour des personnes dépendantes d’une téléassistance.

Équipements concernés

Parmi les installations les plus touchées :

• les systèmes d’alerte des ascenseurs (près de 50 % des 650 000 appareils en France dépendent encore de la 2G/3G);
• les téléalarmes et dispositifs de téléassistance pour personnes vulnérables;
• les systèmes de télésurveillance, alarmes connectées et visiophones;
• certains téléphones mobiles anciens utilisés par environ un million de Français.

Ces chiffres révèlent l’ampleur du chantier : il ne s’agit pas simplement d’un changement de carte SIM, mais souvent d’une adaptation matérielle et logicielle.

Conséquences pour les ascenseurs et les usagers

Imaginez le son d’un bip d’ascenseur qui ne répond plus. J’ai accompagné un syndic qui, lors d’une visite, a découvert que la carte d’alerte de l’ascenseur datait d’une époque où l’on parlait encore beaucoup de SMS. Le constat : si rien n’était fait, l’ascenseur aurait dû être mis hors service.

Mettre un ascenseur à l’arrêt a un coût social et pratique : personnes à mobilité réduite coincées dans leurs appartements, contraintes pour les immeubles de bureaux, et risques de non-conformité réglementaire. Pour les particuliers qui utilisent un téléphone 2G/3G, la contrainte est simple : renouveler l’appareil ou migrer vers une solution compatible.

Réponses publiques et responsabilités

Les pouvoirs publics ont pris la mesure du problème. Ministres, préfets et autorités de régulation coordonnent un plan d’action : information des propriétaires, audits ciblés, et obligations lors des opérations de maintenance. En pratique, des mentions obligatoires lors des visites bimensuelles et du contrôle technique quinquennal vont aider à identifier les équipements à risque.

Attention toutefois : les responsabilités peuvent devenir lourdes pour les propriétaires ou gestionnaires d’immeubles si un incident survient faute de mise à jour. À vérifier au cas par cas avec un conseiller juridique ou votre assurance, mais la règle générale est simple : mieux vaut anticiper que subir.

Solutions techniques et bonnes pratiques

Plusieurs voies sont possibles en fonction de l’équipement et du budget :

• remplacement du module 2G/3G par un modem 4G/5G ou un routeur industriel avec carte M2M ;
• migration vers une solution filaire (Ethernet/Fibre) si le local technique le permet ;
• recours à des passerelles IoT modernes qui assurent une translation entre anciens capteurs et réseaux actuels ;
• vérifier l’existence de mises à jour logicielles proposées par le fabricant de l’équipement.

Concrètement, le coût varie : remplacer un module peut coûter quelques centaines d’euros, mais des interventions plus lourdes (changement d’un boîtier de télésurveillance, pose de fibre) peuvent grimper plus haut. Pour les acteurs médico-sociaux, ces dépenses peuvent être significatives et nécessiter des plans d’investissement.

Un outil utile annoncé dans la feuille de route est la création d’un registre national d’identification des ascenseurs, qui permettra de suivre les mises à niveau et prioriser les interventions. En attendant, commencer par un audit simple pièce par pièce reste la meilleure démarche.

Avantages de la migration vers 4G/5G

Au-delà de la continuité de service, la 4G/5G apporte un chiffrement renforcé, une latence réduite et une consommation énergétique améliorée. Pour les gestionnaires d’immeubles, cela se traduit par une fiabilité accrue et, souvent, une maintenance facilitée grâce à des diagnostics à distance plus précis.

Conclusion

L’extinction de la 2G et de la 3G est un signal fort : il est temps d’agir plutôt que d’attendre une panne. En tant que conseiller immobilier, lorsque j'échange avec des copropriétaires, je recommande si nécessaire d’engager avec la copropriété sans tarder un diagnostic, prioriser les ascenseurs et les dispositifs de téléassistance, puis planifier des travaux de migration. En agissant maintenant, on sécurise les usagers, on respecte les obligations à venir et on évite des arrêts coûteux.