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PUBLIÉ11/08/2025 Par Sylvain BARBET

Indivision immobilière : vendre quand tous ne sont pas d'accord

L’indivision complique souvent la vente d’un bien, surtout lorsqu’un coïndivisaire fait barrage. Cet article explique les options pratiques — de la négociation amiable à la vente judiciaire — et donne des conseils concrets pour les propriétaires à Toulon et dans le Var.

Introduction — pourquoi l'indivision peut vous faire tourner en rond

Vous partagez un appartement face au port de Toulon, une maison de famille dans le Var ou un studio investi par plusieurs héritiers, et l’un des coïndivisaires refuse de vendre ? C’est une situation fréquente, gênante et parfois coûteuse. Pourtant, il existe des chemins pour débloquer la situation, allant de l’accord amiable jusqu’à la demande d’autorisation judiciaire.

Je vous propose ici un guide pratique et humain — pas un cours de droit sec — qui vous explique les étapes, les alternatives, et les pièges à éviter. Quelques exemples locaux et conseils concrets vous aideront à y voir plus clair.

Principe de base : l’accord unanime — pourquoi c’est souvent nécessaire

En indivision, la règle de base veut que les décisions importantes concernant le bien (notamment la vente) soient prises à l’unanimité. Concrètement, si un coïndivisaire s’oppose, on ne peut pas vendre le bien « comme si de rien n’était ». Cela évite qu’un propriétaire soit dépossédé contre sa volonté, mais cela peut aussi bloquer une opération utile.

Avant toute chose : tenter l’accord amiable

La voie la moins douloureuse reste l’accord entre coïndivisaires. Une discussion franche, une proposition d’achat ou de rachat de la part d’un autre coïndivisaire, ou le recours à la médiation peuvent lever le blocage.

  • Proposer un rachat par l’un des coïndivisaires.
  • Mettre en place une vente partielle (cession de parts) plutôt que de brader le bien entier.
  • Recourir à un médiateur spécialisé en droit de la famille ou à un notaire pour proposer des solutions équilibrées.

Si l’accord échoue : les options judiciaires (aperçu pratique)

Lorsque la négociation ne suffit plus, la loi prévoit des mécanismes. Deux articles souvent cités sont l’article 815-5 (permettant, sous conditions, au juge d’autoriser une vente si l’indivision est devenue périlleuse) et l’article 815-5-1 (qui encadre d’autres situations de vente forcée). Attention : ces références sont utiles pour orienter la réflexion, mais les applications concrètes varient — il est conseillé de consulter un notaire ou un avocat pour votre dossier.

Vente pour péril (article 815-5) — cas pratique

Imaginez une petite maison à La Seyne-sur-Mer dont la toiture a été partiellement arrachée par de fortes rafales de vent. Les dépenses de réparation s’accumulent et le bien se dégrade. Dans ce type de situation où l’indivision peut entraîner un risque pour le bien ou des charges insupportables, un juge peut, en pratique, autoriser une vente malgré l’opposition d’un ou plusieurs coïndivisaires.

En pratique : la procédure judiciaire peut prendre plusieurs mois, parfois plus d’un an selon la complexité et les délais d’audience. Les coûts sont variables : frais d’avocat, expertises, et honoraires de procédure peuvent représenter de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros selon le dossier.

Deux tiers des droits — quand la majorité peut agir

Il existe aussi des mécanismes permettant à des titulaires d’une part significative des droits (par exemple au moins deux tiers, selon les situations) de déclencher une vente forcée. La procédure pratique consiste souvent en plusieurs étapes formelles : manifestation de volonté devant notaire, signification aux opposants, délai pour trouver une solution amiable, puis saisie du juge si nécessaire.

Procédure « classique » quand au moins deux tiers veulent vendre — étapes pratiques

  1. Se présenter chez le notaire et rédiger l’acte constatant la volonté de vendre (procès-verbal).
  2. Faire signifier ce procès-verbal aux coïndivisaires opposants (souvent par huissier).
  3. Attendre le délai légal pour tenter une résolution amiable (en pratique, un délai de trois mois est souvent observé).
  4. Si l’opposition persiste, saisir le juge judiciaire pour demander l’autorisation de procéder à la vente par licitation.
  5. Si le juge l’ordonne, vente par licitation (vente aux enchères) ou autre modalité déterminée par la décision.

Ces étapes implicant notaire, huissier et tribunaux entraînent des frais et des délais ; mieux vaut les anticiper et comparer le coût d’une procédure avec celui d’un accord amiable.

Démembrement (usufruit / nue-propriété) : particularités à connaître

Lorsque usufruitier et nu-propriétaire se partagent les droits, la situation se complique : vendre la pleine propriété suppose généralement l’accord des titulaires concernés. En revanche, chaque titulaire peut parfois disposer de sa part (par exemple vendre ses droits d’usufruit ou ses parts de nue-propriété), mais les conséquences pratiques diffèrent.

En pratique, chaque cas est unique : la meilleure démarche reste d’en parler à votre notaire pour voir qui doit signer, comment évaluer la valeur de l’usufruit et de la nue-propriété, et quelles solutions amiables existent.

Procuration et signature électronique : praticité et limites

Pour simplifier une vente, un coïndivisaire peut donner procuration à un mandataire (souvent rédigée devant notaire ou sous seing privé selon la nature de l’acte). De plus, la signature électronique est de plus en plus utilisée pour accélérer les étapes préalables.

En revanche, certaines formalités notariales ou authentiques peuvent exiger des vérifications supplémentaires. En clair : la procuration et l’e-signature sont utiles, mais vérifiez leur recevabilité auprès de votre notaire.

Exemples concrets

Exemple 1 — Les frères Dupont à Ollioules : trois héritiers, deux veulent vendre pour régler des dettes. Ils manifestent leur volonté chez le notaire, signifient l’acte au troisième, attendent trois mois, puis saisissent le juge quand le blocage persiste. Coûts élevés mais solution débloquée.

Exemple 2 — Mme Martin, propriétaire d’un vieux mas près de Toulon : après une tempête, la maison menace de s’effondrer. La situation de péril motive une demande judiciaire fondée sur l’article 815-5. Le juge autorise la vente pour préserver la sécurité et la valeur du bien.

Conseils pratiques pour les propriétaires dans le Var

  • Essayez d’abord la médiation : ça coûte moins cher et garde les relations familiales intactes.
  • Demandez une expertise chiffrée du bien avant d’engager une procédure judiciaire.
  • Anticipez les coûts : notaire, huissier, avocat, expert — prévoyez une enveloppe « sécurité ».
  • Si vous habitez Toulon ou le Var, privilégiez un notaire local : il connaît le marché et les pratiques locales.

Conclusion — Agir avec méthode, mais agir

L’indivision n’est pas une fatalité : il existe des voies amiables et judiciaires pour sortir d’une impasse. Chaque situation mérite une analyse personnalisée, et les décisions prises en concertation restent souvent les plus efficaces.

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