Réunion de copropriété autour d’un règlement, mains, clés et smartphone flou montrant location courte
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JURIDIQUEINFORMATIONS
PUBLIÉ05/05/2025 Par Sylvain BARBET

Règlement de copropriété : les pièges à connaître et comment les éviter

Le règlement de copropriété est la colonne vertébrale juridique de votre immeuble. Découvrez les erreurs fréquentes — répartition des charges, clauses obsolètes, location touristique — et des solutions concrètes pour sécuriser votre copropriété.

Introduction

Le règlement de copropriété est souvent lu à la va-vite, rangé dans un dossier, puis oublié. Et pourtant, il décide de presque tout : qui paie quoi, ce qui est autorisé dans les parties privatives et communes, et comment résoudre les conflits. Dans cet article, j’explique de façon claire et pratique les principaux pièges à éviter et les actions concrètes à mener pour protéger votre immeuble.

Pourquoi le règlement de copropriété est-il si important ?

Sur le papier, il ressemble à un long document juridique — parfois aride. En réalité, c’est la « loi » interne de la copropriété. Il fixe la destination des lieux, la répartition des charges et les règles de jouissance. En tant que propriétaire, vous n’êtes pas libre de négocier individuellement ses clauses : vous y adhérez automatiquement lors de l’achat.

Une distinction souvent méconnue

L’état descriptif de division répartit les lots et leurs tantièmes ; le règlement définit les usages et la vie collective. En cas de contradiction, le règlement prévaut. Cela paraît technique, mais cette différence peut rapporter — ou coûter — des milliers d’euros si elle est mal comprise.

Les six pièges à éviter absolument

  • Répartition des charges floue ou injuste : des clés de répartition mal définies génèrent des conflits et des régularisations coûteuses.
  • Clauses abusives ou contraires à la loi : certaines mentions sont réputées non écrites et peuvent être annulées par un juge.
  • Absence de publication : sans publicité foncière, le règlement n’est pas opposable aux tiers et perd une grande part de son efficacité.
  • Modèle standard inadapté : un copier-coller sans visite de terrain donne un texte déconnecté de la réalité du bâtiment.
  • Silence sur les locations courtes (Airbnb) : l’absence de règle ouvre la porte aux abus et aux nuisances.
  • Règlement obsolète : ne pas tenir compte des réformes (ALUR, Élan, 2025…) fragilise la gestion quotidienne.

Fondements juridiques et fonctionnement

Le règlement s’appuie principalement sur la loi du 10 juillet 1965 et son décret de 1967. Il fonctionne comme un contrat d’adhésion : l’acquéreur prend le lot et accepte le règlement tel qu’il est. C’est pourquoi lire le règlement avant d’acheter est primordial — j’ai vu des acquéreurs surpris par des limitations d’usage qu’ils n’avaient pas anticipées.

Opposabilité et publication

Pour qu’un règlement soit opposable aux nouveaux propriétaires, il doit être publié au service de la publicité foncière. Sans cette formalité, certaines décisions ou répartitions restent inappliquées face aux tiers.

Modifier, adapter et mettre en conformité : quelles différences ?

Il existe trois mécanismes distincts, chacun avec son formalisme :

  • Modification (article 26) : change la jouissance d’une partie commune ou crée des servitudes nouvelles ; nécessite la double majorité (majorité des deux tiers).
  • Adaptation (article 24F) : vise à intégrer des évolutions législatives ; elle est parfois votée à la majorité simple, mais attention aux limites pratiques.
  • Mise en conformité (loi Élan) : obligation de mettre à jour le règlement, ou tout au moins d’en porter la question à l’ordre du jour tant que le travail n’est pas fait.

Un exemple concret

Dans une copropriété que j’ai visitée, une clé de répartition pour la chaufferie, votée il y a 25 ans, n’avait jamais été publiée. Résultat : les nouveaux acquéreurs ne la connaissaient pas et le syndic était empêtré pour la faire appliquer. Ce type de situation illustre la nécessité d’une revue régulière et d’une publication rigoureuse.

Comment rédiger un règlement réellement applicable ?

La rédaction ne doit pas être une formalité administrative. Une visite sur site est indispensable pour identifier les parties communes générales et spéciales, repérer les installations particulières (chaufferie, parkings, locaux vélos) et formaliser des clés de répartition adaptées.

Éviter le piège des modèles « prêts à l’emploi »

Les modèles standards sont pratiques, mais dangereux s’ils ne sont pas adaptés. J’entends souvent : « On a repris un vieux modèle, cela ira. » Très souvent, ça n’ira pas — des erreurs d’affectation ou des imprécisions apparaissent rapidement et coûtent cher à corriger.

Charges générales vs charges spéciales : ce qu’il faut retenir

La répartition des charges est une des sources majeures de litiges. Les charges générales concernent l’entretien courant ; les charges spéciales sont imputées à certains lots en raison d’un service ou d’une jouissance particulière.

Points de vigilance

  • Vérifiez la description précise des parties ayant une jouissance exclusive.
  • Regardez si les charges spéciales ont été publiées : sinon, elles peuvent être inopposables aux tiers.
  • Un syndic qui corrige une erreur ancienne n’instaure pas un droit acquis pour les copropriétaires lésés par la pratique précédente.

Encadrer les locations de courte durée (Airbnb)

Depuis le 1er janvier 2025, la loi a facilité l’interdiction des locations saisonnières : la double majorité de l’article 26 suffit désormais pour voter une interdiction. Ce changement donne plus d’outils aux copropriétaires face aux nuisances.

Mesures préventives

  • Vérifier la présence d’une clause « habitation exclusivement bourgeoise » qui limite les activités commerciales.
  • Interdire les boîtes à clés sur les parties communes (article 25B) pour limiter les usages anonymes.
  • Prévoir des règles d’accès et d’entretien pour éviter la dégradation des communs.

FAQ rapide

Peut-on modifier un règlement sans unanimité ? Cela dépend : pour une simple adaptation législative, la majorité simple peut suffire ; pour une modification structurelle touchant la jouissance, la double majorité est nécessaire ; la création de nouvelles charges spéciales demande l’unanimité.

Comment obtenir la dernière version du règlement ? Le syndic doit la mettre à disposition sur l’intranet de la copropriété. En cas d’absence, demandez-la par écrit et, si besoin, consultez la fiche hypothécaire pour les modificatifs.

Puis-je interdire Airbnb dans ma copropriété ? Oui : depuis 2025, une décision prise à la double majorité peut interdire les locations saisonnières. De plus, certaines clauses anciennes peuvent déjà limiter ces activités.

Que faire en cas d’erreur du notaire ? Si l’acte contient une erreur matérielle, le notaire doit la corriger et prendre en charge les frais de republication lorsqu’il s’agit d’une faute de sa part.

Conclusion

Le règlement de copropriété n’est pas un simple document à archiver : c’est un outil vivant qui nécessite des mises à jour, une rédaction attentive et une publication rigoureuse. En tant que conseiller immobilier, je remets systématiquement aux acquéreurs le règlement de copropriété et ses modificatifs dès la signature de l'offre. Je n'attends pas qu'ils soient annexés au compromis pour qu'ils en prennent connaissance. Je conseille systématiquement une lecture approfondie avant la signature de l'avant-contrat et réponds aux questions de mes acquéreurs.

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